jeudi 27 février 2014

Pelisse

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XIe cahier,5e suite, 2e figure (1778)



La pelisse est une espèce de manteau d'hiver, que les Dames jettent sur leurs épaules pour se garantir des rigueurs de la saison. Il y en a de deux espèces, les unies & les fourrées. Les premières, sont le partage de la menue bourgeoisie : les secondes, plus qualifiées, sont susceptibles des couleurs les plus brillantes & des fourrures les plus précieuses. Parmi ces dernières, les unes ne sont que bordées, ou pour se servir des vrais termes, n'ont qu'un cordon; le corps est garni d'une ouate légère. Les autres, outre le cordon, ont une doublure pour fourrure. Mais leur poids & leur trop grande chaleur les rendent souvent incommodes. Le cordon règne tout-autour. Il environne ensuite la capuce, & finit par dessiner les poches, ou ouvertures pratiquées pour passer les bras.

Le gros jaune, le bleu, le rose, le cerise, & dans les derniers tems, le blanc ont été les couleurs favorites des pelisses. Quant aux fourrures, elles varient à l'infini. La martre produit un-très bel effet sur le gros jaune; elle s'accorde aussi avec le cerise, & les fourrures blanches coupent très-agréablement les couleurs roses, les couleurs bleues et blanches. Ce sont ces dernières, qui, depuis quelques revers, ont obtenu la préférence.

Les pelisses furent d'abord assez courtes, & de même que les mantelets, on les fit à collet arrêté; elles ont pris depuis les collets à coulisses, sont devenues très-amples & fort longues; on les relève sur le bras dans les ouvertures, plus galante.

La figure représente une bourgeoise en pelisse fourrée, fort ample; le collet en coulisse, laissant le sein très-découvert, & venant s'attacher sous le contentement; ses mains gantées s'échappent de l'ouverture de la pelisse, & vont se réunir dans un manchon à tambour, pareil à la fourrure de la pelisse.

Elle est vêtue d'une petite robe de satin, garnie de pareille étoffe bouillonnée, qui lui sert de tête, avec une seconde bande au-dessus, en barrière & bouillonnée.

Bonnet ou fichu rabattu, parsemé de pompoms, avec un ruban dont les extrémités retombent sur le chignon. Frisure en racine droite, à côté de trois boucles obliques, assez mal contournées, & qui annoncent que cette bourgeoise s'est elle-même coiffée.

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