mercredi 26 mars 2014

Pelisse sur camisole

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XVIe cahier, 10e suite, 2e figure
Jeune Dame en couche, coiffée d'un bonnet rond de linon broché, un serre-tête noué négligemment par dessus, elle porte une pelisse de satin doublée de poil sur son déshabillé

Camisole en amadis de mousseline des Indes, doublée d'étoffe couleur de rose, avec jupon pareil & fort élevé; pelisse fourrée & à cordon, enveloppant le corps; bonnet rond, retenu par un serre tête, ne laissant apercevoir qu'une boucle & la racine de la coque ou toupet; fichu de filet, souliers à rosette. Voilà, en peu de mots, le costume de cette Gravure, qui représente une jeune imprudente devenue mère. On dit imprudente, puisqu'elle laisse à découvert un sein, qu'un bon fichu de mousseline devrait garantir des intempéries de l'air. Ce costume peut-être mis au rang des négligés du matin : c'est même le dernier degré du négligé, qu'une tête sans frisure.

mardi 25 mars 2014

Les points de couture

Extrait de l'Art du Tailleur par M. de Garsault

1) Le point devant
Piquez les deux étoffes du haut en bas & du bas en haut toujours également  sans vous arrêter, a dessus, b dessous.

2) Le point de côté
Après avoir piqué les deux étoffes de bas en haut, ramenez par dehors le fil en dessous; continuez toujours de même; quand le dessous dépasse, on pique au travers, c dessus, d dessous.

3) L'arrière-point ou point arrière
Les deux étoffes piquées de bas en haut, repiquez de haut en bas, au milieu du point en arrière, & toujours ainsi d'un seul coup de main sans changer l'aiguille de situation & sans vous arrêter, e dessus, f dessous.

4) Le point lacé
Il se travaille comme le point arrière, excepté qu'il se fait en deux temps; quand vous êtes revenu en haut, vous ferrez le pont; puis retournant l'aiguille la pointe en bas vous repiquez en arrière comme au précédent; celui-ci est le plus solide des points simples, g dessus, h dessous.

POINTS A RABATTRE ET DE RENTRAITURE
On appelle points à rabattre & de rentraiture, ceux dont on se sert quand après avoir joint deux étoffes ensemble par leurs bords à l'envers avec un point simple, & les avoir retournés à l'endroit tout le long de la dite couture, on s'en sert pour serrer les deux retours l'un contre l'autre; ce qui rend la jonction des pièces extrêmement solide.

5) Le point à rabattre sur la main
Piquez de haut en bas, puis de bas en haut, toujours en avant, les points près à près, & à égale distance, i dessus, m dessous.

6) Le point à rabattre sous la main
Il se fait comme le précédent, excepté qu'ayant percé l'étoffe supérieure, vous allez par dehors piquer l'étoffe inférieure au travers; puis vous les percez toutes deux en remontant : on se sert de ce point pour coudre la doublure au-dessus quand il la dépasse: k dessus, n dessous.

7) Le point de rentraire
Ce point s'exécute comme le point à rabattre sur la main; mais il se fait en deux temps comme le point lacé en retournant l'aiguille; avant d'employer celui-ci on coud, comme il est dit ci-dessus, les deux envers avec quelqu'un des points simples; puis on retourne la pièce à l'endroit, & tirant de chaque main pour découvrir où est la couture, on serre avec ce point les deux retours l'un près de l'autre : les points doivent être très-courts & prendre très peu d'étoffe pour s'y confondre, de façon qu'à peine-t-on les apercevoir; l dessus, dessous.

9) Le point perdu
Suivez le même procédé qu'on vient de donner pour rentraire; vous ferez ici le point arrière, qu'à peine doit-on apercevoir; c'est ce qu'on nomme dans ce cas le point perdu.
Nota. Que le point de rentraiture est celui qu'on fait aux draps, à la ratine & autres étoffes qui ont de la consistance; & qu'aux étoffes de soie légères, comme la lustrine, le camelot de soie, etc on se sert du point perdu.


9) Les points qui forment les boutonnières
Toute boutonnière n'est pas construite par le Tailleur : il s'en fait de diverses façons, soit en galon, en broderie, etc qu'il ne fait qu'espacer & coudre; mais quand il les forme lui-même il se sert de trois sortes de points : d'abord il trace sa boutonnière avec deux points longs et parallèles r, qu'il nomme points coulés; ces deux points dessinent, pour ainsi dire la boutonnière, & c'est leur disposition qu'il appelle la passe : il enferme la passe d'un bout à l'autre dans ce qu'il nommele point de boutonnière, & finit par faire les deux brides, une à chaque bout, par trois petits points coulés près-à-près qu'il enferme ensuite dans une rangée de points noués.
Le point de boutonnière t, se pique de dessus en dessous, le long de la passe, se relève ensuite un peu en arrière & d'équerre à la passe; l'aiguille ayant repercé en dessus, on la fait entrer, avant de serrer, dans l'espèce d'anneau que la première piqûre a formé le long de la passe, ce qui fait un noeud qui prend la passe en se serrant; on continue ainsi jusqu'à ce que toute une passe soit couverte de noeuds; on les travaille ainsi toutes les deux; il ne s'agit plus que de faire une bride à chaque bout.
Pour faire la bride, on commence par trois petits points coulés près-à-près du sens des points  de boutonnière; puis on les enveloppe avec le point de bride qui est une espèce de point noué tel qu'on peut le comprendre par la figure S; ce point n'entre pas dans l'étoffe, il ne prend que les trois points coulés



dimanche 23 mars 2014

Demi-parure ou négligé d'hiver

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XVIe cahier, 10e suite, 1e figure
Jeune Dame coiffée en baigneuse avec une pelisse de satin doublée de poil, le jupon est garni d'un falbala de linon à fleurs et à tuyaux.

Demi-parure, ou négligé d'hiver. Ce costume est très recherché des Dames, lorsque le matin elles sont obligées de sortir, soit pour faire quelqu'emplette, soit pour quelque'autre motif. Il consiste dans une pelisse jetée sans prétention sur un manteau de lit élégant.

La Figure représente une jeune Dame, vêtue d'un manteau de lit à longues manches de linon, doublé d'une étoffe gros jaune, avec jupe & volant pareil : sur le tout, une vaste pelisse couleur rose, avec cordon blanc,  posée négligemment, & non attachée. Son col est orné d'un fichu noué en cravate; moyen bonnet à barbes retroussées par derrière, & muni d'un ruban boiteux, c'est à dire, de deux couleurs tranchantes : houssoir dans la coque; petit baril à la main, pareil au cordon de la pelisse; chaussure à l'Anglaise, maintien aisé, & surtout un air sans prétention, pour mieux en imposer au vulgaire.

Robe Française

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XVe cahier, 9e suite, 6e figure
Jeune Dame coiffée en Hérisson avec deux boucles détachées de chaque côté, et un Pouf à la Reine orné d'une houpe noire et ceint d'un ruban bleu satiné; dans la coque une rose en diamant et un croissant. Elle est vêtue d'une grande robe de cérémonie à panier, de taffetas des Indes broché couleur bleu de Ciel & garniture pareille et chauffée d'un soulier blanc bordé de rose, boucles à l'anglaise.

Robe Française, sur un petit panier, avec un parement en bande à plis ronds : les bords du parement garnis d'un agrément avec épis & juliennes, ou d'une petite dentelle; sabots forts petits; fichu garni tout autour, caressant entièrement les épaules, & laissant le sein presque à découvert. Les deux côtés de la robe attachés très près, sous le contentement, & très écartés par le bas de la taille, pour ne pas éclipser une petite veste à la Péruvienne, qui tient lieu de compère; volant à simple tête, avec garniture pareille à celle du parement.

Celle belle délaissée a recours au flacon salutaire, que son Médecin lui a remis, pour chasser au loin les vapeurs.

Polonaise négligée / polonaise de Perse

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XVe cahier, 9e suite, 5e figure
Demoiselle élégante coiffée d'un bonnet anglais et vêtue d'une Polonaise de Perse garnie de gaze avec un liseret tigré, jupon pareil.

Polonaise négligée : ces robes s’agrafent simplement sur le sein comme les polonaises courantes, ne sont point retenues à la taille, ont des ailes longues & la queue fort courte.

La polonaise représentée dans la Gravure, est garnie d'une large bande à plis ronds, avec un ruban étroit & moucheté, placé dans le centre; le volant très ample, à deux têtes séparées par un ruban à mouches; la première tête  à plis ronds, la seconde en pouf. Sur les épaules, un fichu à la Genlis, attaché par devant, sous un contentement de gaze, dit la comete à deux queues.

Bonnet anglais, en tuyaux d'orgue, posé fort en arrière; papillon à quatre ailes, retenues par un ruban bouillonné & surmonté d'un second ruban mis en turban, avec des barbes à la paysanne; frisure négligée, la physionomie élevée & dégagée, deux boucles de côté, le favori devant l'oreille.

Caraco plissé ou caraco français

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XVe cahier, 9e suite, 4e figure
Femme en Caraco plissé de taffetas changeant gorge de pigeon, la garniture en pouf de gaze très claire, le chapeau garni aussi en pouf.

Caraco plissé, ou caraco français, vu par derrière, garni en falbala, avec une tête en pouf; le volant aussi surmonté d'une tête pareille. Les sabots évasés par le milieu, resserrés à leurs extrémités, garnis de deux bandes en pouf; chapeau à l'Italienne, dérobant presque entièrement le haut du visage; deux boucles obliques; le chignon natté & relevé avec une rosette placée en postillon; souliers uniformes à la couleur du caraco, attachés avec des rosettes.

Costume à la Henri IV

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XVe cahier, 9e suite, 3e figure
Costume pris sous le règne de Louis XVI, inventé par P. N. Sarazin costumier de L. A. R. Nos seigneurs les Princes Frères du Roi, ce vêtement plut beaucoup à Sa Majesté qui parut désirer qu'il fut adopté par les Grands de la Cour, il fut mis en usage aux bals de la Reine sous le nom de Costume de Henri IV, il était plus riche dans les ornements du détail que ceux exécutés à l'Opéra : la plus grande vogue a été pendant les bals de 1774, 1775 et 1776.

Costume à la Henri IV. La France, à l’avènement de Louis XVI, espéra qu'elle allait jouir d'un règne heureux; le peuple se livra aux transports de la joie la plus vive, la plus pure; il crut ne pouvoir mieux manifester son amour & son espoir, qu'en s'écriant que le bon Roi Henri lui était rendu. Le jeune Monarque, en effet, dans toutes ses démarches, s'être proposé ce Prince pour modèle; il ne manquait plus à la ressemblance, que de reprendre jusqu'au costume de ce Roi, qui, suivant l'expression du plus beau Génie de notre siècle, fut des Français & le vainqueur & le père.

C'est ce qui inspira au sieur Sarasin, l'idée de rétablir ce costume, tel que le présente la Gravure; il est composé d'un pourpoint sans basques, fermé & tailladé; les bandes brodées en chaînettes; les chauffes retroussées avec bandes & crevasses, garnies de bouffettes à leurs deux extrémités; les bandes brodées, comme celles du pourpoint; manches du pourpoint, terminées en fourreau; le bracelet retenant les manchettes; bas de soie allant se perdre sous les bouffettes, & arrêtés aux genoux avec des jarretières à rosettes; souliers à talon rouge, attachés avec une rosette ornée d'un diamant, ou large paillette, en abysme.

Cape ou manteau, agrafé sous le col, dérivant une ovale dans sa chute, & descendant jusqu'au jarret, doublé & bordé d'hermine mouchetée, ouvert du côté droit, retroussé avec des glands sur le bras gauche; fraise de dentelle à trois rangs, pareille aux manchettes; toque ornée de son panache; épée à large garde, à l'antique; frisure simple, à deux boucles; les cheveux de derrière tressés avec des turbans de diverses couleurs. Ce vêtement pourrait devenir l'habit de cérémonie de quelques grands Officiers, dont le rang semble exiger un costume plus riche, plus noble, plus distingué que celui dont ils se servent à présent.

dimanche 16 mars 2014

Robe à l'Austrasienne

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XVe cahier, 9e suite, 2e figure


Costume à la Jeanne d'Arc. Il serait souvent assez difficile de justifier les dénominations données à certains costumes, & dans ce nombre, on peut ranger le costume dont il s'agit. Jeanne d'Arc, plus connue sous le nom de Pucelle d'Orléans, portait un habit d'homme, qui consistait alors dans une tunique, ou robe fort courte, ornée de sa capuce; des brayes ou trousses; des souliers à aiguillettes; les cheveux coupées en rond, au dessus de l'oreille : costume qui n'a certainement aucun rapport avec celui de la Figure.

Quoi qu'il en soit, cette Figure est vêtue d'une robe, dite à l'Austrasienne; c'est une espèce de polonaise très ouverte par devant, & qui se rejette entièrement en arrière, où elle se relève très haut; sous cette robe, est une veste à la péruvienne, surmontée d'un contentement pareil aux noeuds qui sont sur les sabots. La garniture serpente tout à l'entour du col, en forme de demi-Médicis : le tout est coupé par un ruban mis en écharpe; volant très ample, garni à ses extrémités de deux rubans unis, pareils à l'écharpe.

Moyen bonnet à la crête, ornée de fleurs, servant de couronnement à une frisure en racine droite, & au tempérament; au dessus, un houssoir, & le favori rabattu devant l'oreille.

vendredi 14 mars 2014

Corps à la Française

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XVe cahier, 9e suite, 1e figure 


Ce n'est pas assez que de présenter l'extérieur des costumes, il importe de faire connaître les pièces intérieures : souvent ce sont elles qui forment tout le prestige des modes; & plus elles sont cachées, plus il est intéressant de les découvrir : c'est ce qu'on a tâché de faire dans cette Gravure. 

Elle offre une jeune personne, essayant un corps piqué, ou corps de baleine : on a beaucoup déclamé, dans ces derniers temps, contre cette partie interne de l'habillement des Dames. Quelques Médecins ont prétendu qu'elle était funeste, surtout  dans la jeunesse; d'autres ont voulu en établir l'usage pour les vieillards; mais, malgré toutes ces déclamations, les Dames ont continué de porter des corps, & il n'est pas arrivé qu'elles soient devenues plus infirmes, ni moins bien faites. L'expérience démontre, au contraire, qu'un corps bien proportionné est presque toujours utile; son imperfection seule peut le rendre dangereux.

Les corps sont de diverses espèces; les uns ont des épaulettes droites, comme celui que présente la Figure; les autres ont des épaulettes rabattues : ceux-ci ne servent que pour les habits de Cour, & se lacent toujours par derrière; il y a aussi des corps sans épaulettes : ces derniers sont fort en usage en Angleterre; ils se lacent indifféremment, par devant, ou par derrière, ou par les côtés, comme les premiers.

Les deux côtés & le derrière du corps, sont composés de plusieurs toiles piquées ensembles, avec des baleines. Sur le devant, sont deux coulisses, pour faire passer deux autres lames de baleine : on les nomme des busques.

Le corset est aussi un ajustement intérieur; il remplace le corps, & sert aux mêmes usages : mais il est plus flexible : les deux busques sont les seules baleines dont il soit garni.

 Le corps qu'offre la Gravure, est un corps à la Française, lacé par derrière, avec des aiguillettes des deux côtés, pour soutenir les jupes, & un petit lacet par devant, pour donner à la poitrine le développement nécessaire à la respiration.

Cet ajustement se place immédiatement sur la chemise, & c'est à lui seul que les femmes sont redevables de leur forme arrondie par le haut, pointue par le bas; forme singulière, & qui toutefois, avant le mariage, pourrait être regardé comme un des attributs distinctifs de l'honneur.

Habit de cour

Ce cahier, quoique le quatorzième dans l'ordre des numéros, doit être placé le premier de ce volume : il suffit de jeter les yeux sur ce qu'il renferme, pour reconnaître à quel titre il exige cette préférence; c'est tout ce qu'on se permettra de dire à ce sujet : on renverra même, pour toute explication, aux novices insérées au bas de chaque planche, parce qu'elles contiennent des détails suffisants, pour désigner le costume représenté par chaque Gravure.


Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XIVe cahier, 8e suite, 1e figure 

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XIVe cahier, 8e suite, 2e figure 




Robe à la Piémontaise

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XIIIe cahier, 7e suite, 6e figure (1778)


Robe à la Piémontaise : ces robes ont des plis par derrière, comme les robes à la Française; mais ces plis s'appliquent après coup, comme un bas de robe, & forment une espèce de manteau, qui s’agrafe par derrière, au haut du collet; on laisse flotter ce manteau : quelque fois les Dames s'en enveloppent le corps, ou le relèvent sous le bras avec beaucoup de grâces.

Coiffure à la Syrienne : c'est un hérisson familier, caressé par un ruban, qui forme alliance avec une barrière de perles; du centre du leur union, s'élève une houppe noire, en forme d'aigrette, soutenue par une agrafe de diamants : les deux extrémités du ruban, après avoir dessiné par derrière des lacs-d'amour, s'échappent des deux côtés en forme de bandelettes, traversant la seconde boucle, & viennent se reposer sur un sein plus blanc que l'albâtre, & qu'un fichu de gaze dérobe aux regards trop curieux

Circassienne en Amadis

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XIIIe cahier, 7e suite, 5e figure (1778)


Circassienne en Amadis, & très élégante : le corsage est fermé avec une garniture tout autour, plus haute par derrière que par devant, & formant un collet ou médicis rabattu.

Les première manches retroussées fort haut avec un gland, laissent entrevoir leur doublure d'une couleur différente : les amadis, ou secondes manches, sont garnies en chevron, avec manchettes de dentelles pareilles aux manchettes d'homme : trois glands flottent devant le sein, au-dessous d'un tour de gorge de filet brodé, pareil aux manchette.

Garniture de la robe très large, & coupée par deux rubans unis & d'une autre couleur; le derrière de la robe se retrousse comme les polonaises, excepté que la queue doit se trouver d'égale hauteur avec les ailes fort étendues.

Volant de la jupe très élevé, orné aux deux extrémités d'un ruban semblable à celui de la garniture, & dessous le tout, une vaste bouffante très bombée.

Jolie coiffure à l'asiatique, composée d'un chien couchant, avec sa boucle sur l'oreille, & une autre boucle tombante; un double cordon de perles, terminé par des glands, mis en barrière, vient se réunir à une rosette de ruban, semblable à celui de la garniture, & soutient une aigrette en héron. Sur le sommet de la tête, est posé un pouf au fichu, captivé par un second cordon de perles : le chignon dégagé, laisse son extrémité retomber sous la pointe du fichu, & voltiger en forme de banderole.

Robe à l'anglaise

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XIIIe cahier, 7e suite, 4e figure (1778)

Robe à l'anglaise : les véritables robes à l'anglaise, ont par derrière de petits plis, arrêtés à la taille, & descendent à peine jusqu'à terre : c'est ainsi que les portent les dames en Angleterre; mais en France, on a supprimé les petits plis de ces robes, on a donné plus de largeur à leur queue; elles ont pris sur le devant une forme plus gracieuse & seraient mieux nommées des robes à juste taille, que des robes à l'Anglaise.

C'est une de ces robes réformées, qu'offre la Gravure : la garniture en bande de gaze de fantaisie, à plis ronds, sert de tête à une guirlande de fleurs, munies de leurs tiges & de leurs feuilles : les ouvertures des poches & les sabots ont une garniture pareille.

Jupe à grand volant, ayant pour tête une bande uniforme avec la garniture de la robe; une seconde bande, semblable à la précédente, est placée au-dessus du volant.

Cordon de montre à glands, posé du côté gauche; contentement couvrant le haut du compère, & réunissant les deux côtés de la robe.

Coiffure à la mignarde : coque élevée & saillante; chignon natté; deux boucles droites : le tout surmonté d'un pouf de gaze d'Italie, à double papillon, environné d'une guirlande de fleurs, semblable à celle de la garniture.

Rosettes aux souliers, bracelets, collier, éventail : tout indique une coquette qui n'a rien négligé pour compléter sa parure & la rendre agréable, elle profite d'un moment qu'elle se trouve seule, pour considérer si un air négligé ne serait pas préférable à une forme trop régulière.

lundi 10 mars 2014

Robe à la Reine

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XIIIe cahier, 7e suite, 3e figure (1778)


Robe à la Reine : cette robe a le double avantage de pouvoir être traînante ou retroussée, à la volonté des personnes qui en font usage, & au moment qu'elles le désirent; deux coulisses pratiquées des deux côtés, indiquées par deux rosettes, & garnies de deux glands, opèrent cet effet; en tirant un gland, la robe se lève, comme elle est dans la figure ; en tirant l'autre gland, elle se baisse & devient flottante; ce changement se fait en un instant.

La garniture nommée au nouveau désiré, parce qu'elle a été imaginée pendant la grossesse d'une auguste Princesse, consiste  dans deux cordons d'hermine mouchetée, se croisant en forme de mosaïque. On peut, en été, remplacer l'hermine par des bandes de gaze aussi mouchetées, ou de taffetas tigré.

Les premières manches sont ouvertes par derrière, comme les dalmatiques; elles flottent sur les secondes manches, coupées en canon & garnies d'un cordon de martre, pour l'hiver, ou de gaze bouillonnée, si c'est en été.

La jupe, sans volant ni falbala, doit être jusqu'à la hauteur ordinaire du volant, de couleur pareille aux secondes manches; le surplus doit être uniforme avec la robe : le point qui réunit ces deux parties de la jupe, sert de support à un cordon pareil à celui des secondes manches : une garniture semblable à celle de la robe, environne le bas de la jupe.

La taille par derrière est indiquée par des ganses d'or, avec un gland au centre, figurant la queue du dauphin; cette frisure est soutenue par un ruban pincé, mis en barrière, retenant une rose en diamants, & traversé par un rang de perles : le chignon en croix de chevalier, d'où s'échappe une boucle à la Sultanne, qui descend  jusque sur la gorge, où elle expire.

Robe à la Versailloise

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XIIIe cahier, 7e suite, 2e figure (1778)


Robe à la Versailloise : c'est à Versailles que ces Robes ont paru pour la première fois. Le nom du lieu qui les a vu naître, est devenu leur propre nom : elles sont aussi commodes qu'agréables, & réunissent l'élégance à la simplicité; le devant est à peu près le même  que celui des polonaises; mais le derrière est découpé par le bas en draperie à trois chutes, orné d'un falbala très haut, avec une tête  de couleur différente.

Les côtés de la taille sont enrichis de deux noeuds de ruban  en cocarde, d'où s'échappent des glands & des perles en cordon; les chutes des draperies doivent être indiquées, par des rosettes ou par des glands.

La jupe très plissée par derrière, ne comporte  des garnitures que par devant. Les sabots éclipsent presque entièrement les manches, leur extrémité inférieure forme des petites manchettes ou bonshommes; la tête  des sabots doit être pareille à celle du falbala, & s'enrichit avec plusieurs rangs de perles.

Frisure en racine droite; deux boucles sur l'oreille : le chignon dégagé, retenu par un noeud de ruban, mis en postillon; chapeau à la rose, composé d'un papillon simple à plis ronds, formant le bord; un cordon de perles, entrelacé dans des bouquets, sert de ganse à la forme du chapeau relevé par derrière.

samedi 8 mars 2014

Circassienne

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XIIIe cahier, 7e suite, 1e figure (1778)

Circassienne agrafée par devant jusqu'au bas de la taille, avec les ailes déployées; le corsage de ces robes doit être très délié, & en forme de gorgerette; celle dont il s'agit est d'étoffe unie, garnie en bande bouillonnée, chaque bouillon retenu par un rang de perles en coque; la bande bouillonnée est accompagnée, de chaque côté, d'une petite bande plissée en tuyaux, & de couleur différente.

Ces robes ne se retroussent point sur le devant; leurs ailes se relèvent seulement par-derrère, comme les polnaises, avec glands ou rosettes entrelacées de perles : sabots très amples, retenus à leurs exprémités par deux barrières de perles, & garnis d'une petite bande pareille à celle de la robe.

Volant de moyenne hauteur, ayant pour chef une garniture semblalble à celle de la circassienne, & au-dessus du volant, une bande pareille aux autres petites bandes, avec un cordon de perles dans le centre.

Collier de perles; contentement uniforme à la robe, placé sur une garniture, qui descend droit sur le milieu de la taille, après avoir parcouru le tour de la gorgerette chargée aussi dans son centre d'un rang de perles en coques.

Frisure en racine droite, ou hérisson tronqué, avec trois boucles sur l'oreille : chignon dégagé; pouf de gaze d'Italie, ayant pour papillon une barrière de coque de perles, soutenant un ruban semblable aux petites garnitures de la robe; avec un bouquet à gauche.

Caraco à la polonaise

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XIIe cahier, 6e suite, 6e figure (1778)

Il est dit au bas de cette Gravure, que le caraco tire son origine de Nantes en Bretagne, où les bourgeoises le porterent lors du passage de M. le Duc d'Aiguillon, en 1768. Cet exposé n'est pas exact : le caraco est plus ancien; mais ce fut seulement en 1768, que les dames se montrèrent en public, vêtues en caraco, & cette mode eut surtout la plus grande faveur parmi les dames de Nantes, où elle s'est conservée plusieurs années.

D'ailleurs, le caraco qu'offre la Gravure, n'est pas celui qui parut en 1768; c'est le caraco à la polonaise, & son introduction ne remonte pas au-delà de 1772. L'exactitude scrupuleuse qu'exige tout ce qui concerne les modes, n'a pas permis de passer sous silence ces deux erreurs échappées lors de l'impression de la Gravure.

La garniture est formée par une bande de gaze foncée ; le volant de gaze pareille, timbré en chef d'une garniture à double pouf, aussi de gaze; sabots à deux têtes, bouillonnés & très-haut; la pointe de la petite veste descendant fort bas.

Moyen bonnet à la créole; le papillon est uni, de gaze d'Italie, doublé & plissé sur les côtés, surmonté d'un ruban bouillonné, & mis en bandeau, de couleur pareille au contentement; un fichu, dont les deux extrémités, rejetées par derrière, tiennent lieu de barbes, enveloppe le reste de bonnet.

Frisure au chien couchant,à deux boucles, dont une flottante avec les nageoires; la phisionomie élevée: le houssoir sortant du tempérament.

Il ne faut pas omettre la canne à la Tronchin; car c'est ainsi qu'on nomme ces bâtons élevés, qui depuis 1770, ont pris tant de faveur parmi les personnes du beau sexe. La canne est toutefois incompatible avec la grande parure, & caractérise toujours un demi-négligé.

Polonaise à la Jean-Jacques

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XIIe cahier, 6e suite, 5e figure (1778)

Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Genève, après avoir déclamé contre l'usage d'emmailloter les enfants, & contre la manière de les vêtir, eut enfin la satisfaction de faire des prosélytes : on éleva, on habilla des enfants suivant la méthode qu'il avait indiquée; mais la simplicité qu'il avait tenté d'introduire dans l'habillement des hommes & des femmes, n'eut pas le même succès. Ce ne fut qu'en 1778, quelques temps avant la mort de ce Philosophe célèbre, qu'on hazarda de faire des robes analogues aux principes de cet Auteur, & ce fut sur les polonaises qu'on fit  cet essai; elles sont connues sous le nom de polonaises à la Jean-Jacques : celle que la Figure représente est de ce nombre.

Etoffe de burat pour garniture, une bande sans plis, d'étoffe pareille, mise en barrière, les manches retroussées à la paysanne, sans garniture, laissant à découvert des petits bons-hommes de linon; le volant de la jupe, aussi d'étoffe pareille & sans plis.

Ces polonaises, de même que les polonaises courantes ou en frac, s'agrafent sous le contentement, ont des petites ailes, & s'écartant sur les côtés, découvrent la petite veste déoupée par le bas,  & sans garniture.

Il ne faudrait pas, avec ces robes, adopter une coiffure trop élégante : celle de la Figure est composée d'un moyen bonnet, avec des barbes à la paysanne, de gaze d'Italie, posé fort en arrière; la coque haute & dégagée, deux boucles tombant très bas, & sur le bonnet, large ruban uni, mais pincé.

Une bouffante de filet gaufré environne le col, & se trouve retenue sur le devant, par une alliance d'or.

La chaussure doit-être fort simple, & uniforme avec le reste de l'ajustement.

Soutanelle à manches étroites

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XIIe cahier, 6e suite, 4e figure (1778)

Le costume de ce qu'on appelle un Abbé, a singulièrement changé depuis le commencement du dix-huitième siècle; il ne faut pas toute fois s'étonner de ce changement, & s'imaginer que le jeunes Abbés de nos jours, soient différents de ceux des temps passés; il serait aisé de démonter, que leur costume a subi dans chaque siècle diverses modifications; que dans tous les temps, ces innovations ont excité de vives réclamations, & qu'au fond, la différence du costume, ne rend les hommes ni meilleurs, ni plus dangereux.

Mais cette discussion n'est point de notre sujet, & nous conduirait trop loin; il s'agit uniquement de crayonner le costume d'un abbé galant & poète, lisant avec enthousiasme une pièce de vers qu'il a composée.

Sa soutanelle à manches fort étroites, est agrafée sous un très petit rabat : sa veste ouverte par le haut, laisse apercevoir que les abbés se sont avisés d'avoir des chemises à jabot; quant aux manchettes,  leur adoption est une peu plus ancienne; elles ont succédé aux petites bandes de linon bleuâtre, connues sous le nom d'amadis, & qui se plaçaient à l'extrémité des manches.

Je ne parle point de la bague que ce petit abbé poupin porte à l'index; il est vrai qu'il a pris fantaisie à quelques petits abbés de porter la bague à ce doigt, pour la distinguer de l'anneau pastoral, & indiquer, qu'ils n'avainet ni évêché ni abbaye; mais cette mode ayant eu peu de crédit, il est inutile de s'en occuper plus longtemps.

La coiffure de ce jeune poëte, est une demi-grecque, avec deux boucles circulaires, le favori rabattu devant l'oreille; il a le derrière de la tête, appanagé d'une calotte luisante & bombée, dite calotte au reverbère; elle est d'une très belle écaille noire, ou au moins de coco; les calotte de basane, celles même de maroquin, ne sont presque plus de mise, que parmi le très bas clergé, ou de la Province.

vendredi 7 mars 2014

Robe ouverte & décolletée

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XIIe cahier, 6e suite, 3e figure (1778)

Petite robe ouverte & décolletée, laissant à découvert le compère, couronné par un parfait contentement; garniture pareille à l'étoffe de la robe, en bandes bouillonnées; volant peu élevé, avec une tête arrêtée en bouillons; fichu de gaze & détaché, afin de laisser prendre le frais aux deux enfants d'amour.

Coiffure négligé, au chien couchant, à deux boucles; le houssoir dans la coque; bonnet en pouf, de gaze d'Italie; papillon uni, séparé par une guirlande de fleurs. Un large ruban on rosette, avec ses deux flammes flottantes, occupe le derrière de la coiffure.

L'autre Figure représente un jeune homme en Beverlet, à collet coupé; le fond de l'étoffe jaunâtre, avec de larges mouches noires & blanches; veste à bavaroises ouvertes, laissant à découvert le haut du jabot; culotte à pont, étoffe pareille à la veste; un cordon sur chaque cuisse.

Chapeau à la Jacquet, velu par dehors, entouré d'une ganse d'or, revenant sur le devant, & terminée par une olive : deux boucles sur le doigt, à la Clairval.

Ce jeune homme tient sur son bras le mantelet à flammes évasées de son aimable compagne, & badine avec son éventail à papier Chinois; sur l'autre bras on aperçoit l'extrémité d'une canne ou jet à pomme d'or de Manheim, avec un cordon de cheveux, terminé par des houppes.

Chaussure à la d'Artois, avec de larges boucles carrées, couvrant entièrement le coup-de-pied.

lundi 3 mars 2014

Toilette .... des pieds

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XIIe cahier, 6e suite, 2e figure (1778)


La Figure précédente nous a présenté la toilette de la tête; celle-ci offre la toilette de l'extrémité opposée. Mieux vaut tard que jamais; c'est un ancien proverbe, dont cette femme distraite, fait un très-bon usage; mais il est toutefois plus agréable de ne point avoir de distraction, & de s'occuper de chaque chose dans son temps.

Sa robe n'a de remarquable que la garniture, formée par une large bande de gaze froncée & bouillonnée, dont le centre est masqué par un ruban bouillonné, attaché avec des nœuds en fleurs.
Les manches de la robe sont perdues sous des sabots très-haut, à bandes froncées, & pareillement masquées dans leur centre, par un ruban bouillonné; la jupe est ornée d'un grand volant, chargé en chef d'un ruban semblable à celui de la garniture.

Coiffure en hérisson tronqué, accompagné de deux boucles couchées sous un bouquet de fleurs, semblables à celles qui retiennent le ruban de la garniture; le houssoir sur le devant de la coque : bonnet à la colline; la gaze du bonnet plissée à gouleau, ainsi que le papillon; deux barbes de gaze d'Italie, flottantes par derrière; deux liserés mis en barrières, figurant des sentiers, pour descendre du haut de la colline.

La femme-de-chambre est en caraco de burat uni, garni de pareille étoffe; tablier de toile blanche, fort ample; moyen bonnet, avec une boucle sur l'oreille; ruban, arrêté par une épingle en perle; les barbes bouillonnées.

dimanche 2 mars 2014

La toilette .... la coiffure

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XIIe cahier, 6e suite, 1e figure (1778)



Les moments consacrés à la toilette, sont regardés comme des moments de désœuvrement. C'est ordinairement le temps que les Dames choisissent pour jeter un coup d’œil rapide sur ces brochures passagères, enfants du loisir, du caprice, ou du besoin.
La mode de remplir, par des lectures, les entractes ou intervalles de la toilette, s'introduisit d'abord chez les Dames de qualité. Elle acquit même très rapidement une faveur excessive. Les Colporteurs, ou Libraires à manteau devinrent des hommes utiles, & les brochures les plus superficielles, purent se vanter de jouir au moins de quelques minutes d'existence. 

Tout-à-coup cette mode éprouva une révolution assez singulière : les ouvrages frivoles furent mis à l'écart. Une jolie femme aurait cru faire tort à ses charmes, si elle n'avait pas lu quelque traité sur les sciences & les arts; la Physique, sur-tout, la Chimie & l'Histoire naturelle eurent la plus grande vogue. A cette mode du bel esprit succéda la mode raisonneuse : on ne parlait que de morale, que de métaphysique. La pauvre raison humaine se vit traduire au Tribunal du beau sexe, & le flambeau philosophique éclaira la toilette des Dames. Sa lumière monotone était peu propre à faire briller les grâces; on prétendit même que dans les mains du dix-huitième siècle, ce flambeau n'était qu'un phosphore dangereux. Il se perpétua chez quelques prudes; mais chez les autres femmes, le Dieu de la légèreté, avec un des grelots de la Folie, se fit un plaisir de l'étreindre. Depuis cette époque, les feuilles périodiques ont partagé, avec les brochures d'agrément, les moments perdus de la toilette des Dames.

Les petites-maîtresses bourgeoises, grandes imitatrices, se sont avisées d'adopter la mode des brochures à toilette. Cette mode est même devenue si générale, si universelle, qu'une femme, ne sait-elle pas lire, doit toujours avoir sa toilette garnie de brochures, sauf à faire faire la lecture par les adorateurs ou les complaisants qui peuvent survenir.

Ce ne serait peut-être pas trop s'éloigner de la vérité, que de ranger dans cette dernière classe, la bourgeoise que représente cette Gravure. A l'indifférence qu'elle affiche, ou le livre qu'elle tient n'est entre ses mains que pour la forme, ou ce qu'il renferme n'inspire que l'ennui, que le sommeil.

Quoi qu'il en soit, cette petite bourgeoise paraît avoir assez de coquetterie pour se servir d'un peignoir à coulisse, qu'elle relève sur les bras, en forme de pelisse, ou mantelet à flammes évasées; sa jupe, aussi relevée avec art, est d'étoffe unie, avec un volant à simple tête & à plis ronds. Sa coiffure est un peigné en racine droite, la pointe recourbée, avec quatre boucles de chaque côté.

Quant au coiffeur, il est représenté dans le costume de son état. Toupet en grecque perdue, deux boucles sur le doigt, la queue en catogan; le reste de l’accoutrement, se devine aisément.
Il tient une houppe de cygne, remplie de poudre rousse, qu'il secoue sur la t^te de cette petite maîtresse bourgeoise; afin que, de brune que l'a faite la nature, elle paraisse à l'unisson des blondes, conformément au costume reçu

samedi 1 mars 2014

Habit de bal

Article issu du périodique la "Gallerie des modes" XIe cahier, 5e suite, 6e figure (1778)


Habit de bal. Le corsage & la jupe de même étoffe & couleur. Cette jupe est retroussée avec des glands sur les côtés, un peu en arrière, & sur le devant inégalement vers les poches : elle laisse, par ce moyen, à découvert, une seconde jupe de couleur différente, garnie d'un volant de gaze rayée, timbré en chef d'une guirlande de fleurs, soutenue par des barrières en fleurs  paillettes. Petit tablier de gaze pareille au volant, garni tout à l'entour. Le corps muni d'une bavette arrondie par le haut, dessinant des contours gracieux. Manches à grands sabots de gaze, garnis en pouf, avec perles, fleurs & paillettes.

Coiffure au toupet naissant, caressé par une guirlande de fleurs, formant le triangle, environnée d'un ruban en bandelette.
Panache à plusieurs feuilles élevées & branlantes, sous une aigrette à trois flèches droites. Chignon natté, accompagné de quatre boucles à l'Angloise, de chaque côté; le favori rabattu sur le devant de l'oreille, un rang de perles pour collier. Noeud à double rosette sur l'épaule, & bouquet du côté gauche. Le Graveur l'a placé du côté droit, pour ne pas masquer la Figure.

Souliers à talons bas, le coup-de-pied dégagé, brodés en paillettes. Rosettes rondes, laissant à découvert une large paillette en abysme.